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La Hiérarchie Zéro Déchet vise à renforcer le système Zéro Déchet. Elle établit un classement des politiques et stratégies associées à l’utilisation des matériaux. Elle a été conçue pour s’adresser à tous les publics, des décideurs aux particuliers en passant par les industriels. Elle ambitionne d’étoffer le système mondialement reconnu des trois « R » (Réduire, Réutiliser, Recycler); d’inciter à instaurer des pratiques, à prendre des initiatives et à investir au sommet de la hiérarchie; et d’accompagner celles et ceux qui souhaitent mettre au point des systèmes ou des produits qui nous rapprocheront du Zéro Déchet. Elle précise la définition du Zéro Déchet en prodiguant des conseils en matière de planification et en fournissant un moyen d’évaluer les solutions proposées.
« Zéro Déchet est un objectif à la fois éthique, économique, efficace et visionnaire qui sert de guide aux personnes souhaitant modifier leur mode de vie et leurs pratiques quotidiennes pour émuler des cycles naturels viables au sein desquels les matériaux jetés sont conçus pour devenir des ressources que d’autres entités peuvent à leur tour utiliser. Zéro Déchet implique la conception et la gestion de produits et de processus permettant de réduire systématiquement, si possible à zéro, le volume et la toxicité des déchets et des matériaux, et de conserver et récupérer toutes les ressources, sans les brûler ni les enfouir. La mise en œuvre de Zéro Déchet entraînera l’élimination de tous les rejets dans la terre, l’eau et l’air qui constituent une menace pour la santé de la planète, de l’homme, de la flore et de la faune. »
7 Rs | Questions fondamentales |
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Repenser | Qu’est-ce qui nous a conduits au modèle actuel d’utilisation linéaire des matériaux? Et que doit-on changer pour adopter un modèle en boucle fermée? Comment pouvons-nous repenser les systèmes pour éviter de consommer inutilement et de gaspiller? |
Réduire | Comment pouvons-nous utiliser moins de matériaux et des matériaux moins toxiques? |
Réutiliser | Comment pouvons-nous utiliser de meilleure façon les produits que nous avons déjà pour qu’ils conservent leur valeur, leur utilité et leur fonction? |
Recycler/Composter | Comment pouvons-nous nous assurer que les matériaux réintègrent le cycle des matériaux? |
Récupération des matériaux | Qu’a-t-on récupéré des déchets mixtes? |
Gestion des résidus | Que reste-t-il et pourquoi? Que devons-nous retirer du système qui n’aurait jamais dû entrer en circulation? Comment gérer ce qui reste en faisant preuve de flexibilité de façon à continuer à soutenir le mouvement Zéro Déchet? |
Inacceptable | Quels sont les systèmes et politiques qui incitent au gaspillage et devraient disparaître? |
Principes directeurs | Définition |
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Systèmes en boucle fermée | Il convient de concevoir des systèmes en boucle fermée plutôt que linéaires dans leur utilisation des ressources. |
Proximité des sources | Les processus doivent être mis en œuvre, à des fins pratiques, le plus près possible de la source. |
Conservation de l’énergie | La réduction des déchets, la réutilisation des produits, le recyclage et le compostage permettent d’économiser plus d’énergie et de réduire davantage l’impact du réchauffement climatique que la combustion des rejets ou la récupération des gaz des sites d’enfouissement. |
Pas d’exportation de produits nocifs | Il convient d’éviter d’exporter (i) des déchets ou des matériaux toxiques ou potentiellement toxiques dans des pays plus pauvres ou moins développés; et (ii) des matériaux pour lesquels le marché de recyclage est limité ou non existant et qui seront enfouis ou incinérés dans une autre région. |
Implication de la communauté | Il convient de promouvoir des changements et des systèmes en impliquant les communautés afin d’accroître leur participation, d’améliorer leur compréhension, d’influencer leur perception et de les inciter à modifier leurs habitudes. |
Optimisation des usages | Les matériaux et produits doivent être créés et conservés de façon à ce que leur utilisation se situe le plus haut possible dans la hiérarchie et à ce qu’ils restent le plus longtemps possible dans la boucle « utile ». Il convient d’éviter que les matériaux ne soient recyclés en des matériaux de moindre valeur offrant un nombre limité d’utilisations et d’options. Il convient en outre de séparer les articles et matériaux à la source dans la mesure nécessaire pour assurer la propreté et la commercialisation des produits et matériaux en vue de leur réutilisation, de leur recyclage et de leur compostage. |
Information et amélioration | L’utilisation des renseignements recueillis relativement aux systèmes permet de perfectionner constamment ces derniers. |
Économies locales | Il convient de soutenir la croissance et l’essor des économies locales (production, réparation et traitement) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre issues du transport, améliorer la responsabilité et accroître les possibilités de réparation et d’accès à des pièces détachées. |
Visualisation des matériaux comme étant des ressources | La préservation des matériaux en vue de leur utilisation récurrente et l’utilisation des matériaux existants doit être préférée à l’exploitation de ressources naturelles vierges. |
Réduction au minimum des rejets | Il convient de réduire au minimum tous les rejets dans le sol, dans l’eau et dans l’air pouvant constituer une menace pour la santé de la planète, de l’homme, de la faune ou de la flore, ce qui comprend les gaz entraînant des changements climatiques. |
Prise en compte des coûts de renonciation | Il convient de tenir compte des coûts de renonciation des investissements et de veiller à ce que ces derniers aient lieu le plus haut possible dans la hiérarchie. |
Principe de précaution | Il importe de veiller à ce qu’une substance ou une activité constituant une menace pour l’environnement ne nuise pas à celui-ci, même s’il n’existe aucune preuve scientifique concluante liant cette substance ou activité particulière à un dommage environnemental. |
Principe du pollueur payeur | Le fait d’imposer à toute entité entraînant la dégradation de l’environnement ou l’épuisement des ressources la prise en charge du « coût total » associé encouragera les industries à internaliser les coûts environnementaux et à les répercuter sur le prix des produits. |
Durabilité des systèmes | Il convient d’élaborer des systèmes adaptables, flexibles, évolutifs, résistants et adaptés aux limites des écosystèmes locaux. |
Terminologie | Définition |
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Température et pression biologiques | La température et la pression ambiantes existant naturellement sans utilisation d’énergie supplémentaire, ou en tout cas pas au-delà de 100 °C ou 212 °F. |
Économie circulaire | Une économie industrielle qui est, par sa conception ou son intention, réparatrice et dans laquelle les flux de matière sont de deux types : les nutriments biologiques, conçus pour réintégrer la biosphère en toute sécurité, et les nutriments techniques, conçus pour circuler à un niveau de qualité élevé sans pénétrer dans la biosphère. Les matériaux sont constamment réutilisés au lieu d’être rejetés sous forme de déchets. |
Système en circuit fermé | Un système qui ne repose pas sur l’échange de matériaux à l’extérieur du système; par opposition au système en circuit ouvert où les matériaux peuvent entrer et sortir du système. |
Élimination destructive | Placement de matériaux mis au rebut dans un site d’enfouissement ou un incinérateur**. |
Détournement | Une activité qui évite l’élimination destructive d’un matériau. |
Incinération | L’incinération constitue une forme d’élimination destructive par combustion ou conversion/traitement thermique — en ayant recours à des températures supérieures à 100 °C — de matériaux mis au rebut en cendre/crassier, gaz de synthèse, gaz de combustion, combustible ou chaleur. L’incinération peut impliquer des installations et des processus stationnaires ou mobiles, peut permettre la récupération de chaleur ou d’énergie et peut comprendre une seule ou plusieurs étapes. Certaines formes d’incinération peuvent être présentées sous les intitulés suivants : valorisation des ressources, valorisation énergétique, transformation d’ordures en vapeur, transformation de déchets en énergie, énergie tirée de déchets, lit fluidisé, craquage catalytique, biomasse, centrale électrique à vapeur (combustion des déchets), pyrolyse, thermolyse, gazéification, arc plasma, dépolymérisation thermique ou combustible dérivé de déchets. |
Réduction au minimum de la production et du rejet de gaz | Cela implique de tenir à l’écart les matières organiques séparées à la source le plus possible et de stabiliser biologiquement les matériaux qui sont acheminés dans les sites d’enfouissement. Pour les cellules d’enfouissement existantes qui contiennent déjà des produits organiques non stabilisés, la production de gaz devrait être réduite au minimum en empêchant la pénétration de l’eau de pluie et en ne réinjectant pas les lixiviats en surface. Réduire au minimum les rejets de méthane en recouvrant de manière permanente les cellules fermées avec des couvertures pérennes et en installant des systèmes de récupération des gaz dans les mois (pas les années) qui suivent la fermeture. Maintenir une succion élevée au niveau des puits de collecte et ne pas couvrir les puits ni les faire tourner pour stimuler la production de méthane. Filtrer les toxines présentes dans les gaz pour leur donner une forme solide, les conteneuriser et les stocker sur place. Il convient de noter qu’il ne s’agit pas d’une énergie renouvelable. |
Matériaux problématiques pour un système en circuit fermé | Matériaux qui compliquent le recyclage ou le compostage des matériaux en question ou d’autres matériaux. Il peut s’agir de contaminants pour un matériau (comme certaines formes de plastiques biodégradables ou les étiquettes apposées sur les fruits et légumes) ou de matériaux qui engorgent les systèmes de traitement (comme les sacs en plastique). |
Sites d’enfouissement gérés de manière responsable | Sites d’enfouissement gérés de façon à réduire au minimum les rejets sur terre, dans l’eau et dans l’air qui constituent une menace pour la santé de la planète, de l’homme, de la flore et de la faune. Cela implique de planifier leur fermeture et d’assurer leur viabilité financière. |
Consommation durable | L’achat de biens et de services en tenant compte de leur valeur économique (prix, qualité, disponibilité et fonctionnalité) et des impacts environnementaux et sociaux associés, aux niveaux local, régional et international. |
Valeur | L’importance, le mérite ou l’utilité attribués à quelque chose. La valeur peut être économique, sociale, environnementale ou sentimentale. |
© 2018. Zero Waste International Alliance. Zero Waste Hierarchie of Highest and Best Use 7.0